Chaque jour, dans la boue, parmi les rats, les corps pourrissants dégageant une odeur nauséabonde, ils croyaient leur dernière heure arrivée, ils se sentaient des victimes de la guerre. Ils étaient à Verdun, bataille qui a duré de février à décembre 1916, dont la commémoration a eu lieu en présence du préfet de région Michel Delpuech, du maire de Lyon Gérard Collomb, président de la Métropole, et de plusieurs personnalités, le dimanche 29 mai place Carnot.
Passage impossible – « J’ai servi de rempart contre les balles, et en garde des séquelles, je suis la terre de Verdun à laquelle plus personne ne pense, mais qui a été un champ de bataille, de feu, de sang et de mort. » L’enfer de Verdun demeure l’une des pires épreuves que la France ait connues.
Le 21 février 1916 les allemands crachent sur la ville un déluge de feu, mille deux cent vingt-cinq canons envoient un million d’obus. Les fantassins allemands croient démarrer leur marche sur la capitale, mais pour contenir le sanglant assaut, les français répliquent, ils deviennent des poilus intrépides qui vont durant trois cents jours et trois cents nuits, retenir l’ennemi jusqu’à sa capitulation. « La faim, la soif, la fatigue, le carnage, le spectacle des agonisants, la mort sont partout, indique Robert Batailly président de l’association « Ceux de Verdun et leurs descendants », le sol est baigné du sang des martyrs ». Cette bataille qui a retenti dans le monde entier, a marqué la barbarie des hommes, a porté l’horreur à son paroxysme, toutes les familles de France, comme les italiens, les maghrébins, les tirailleurs sénégalais, les arméniens connurent l’horreur des tranchées.
Symbole de la réconciliation – La France a jeté toutes ses forces dans la bataille, et les armées sortirent victorieuses, mais à quel prix, sept cent mille morts.! Toute une génération d’hommes fut sacrifiée. « Un peuple qui a connu la gloire de Verdun mérite la confiance de l’avenir » avance Gérard Collomb.
D’abord symbole de violence, Verdun est devenue aujourd’hui celui de la réconciliation franco-allemande, afin que les deux pays puissent partager une vision commune de l’Europe en dépassant les nations. « Cette volonté européenne est notre bien le plus précieux, poursuit le maire, sans l’Europe, face aux géants que sont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, que pèserions nous dans le monde ? »
Verdun occupe une place spéciale dans la mémoire collective. La borne place Carnot est à la fois symbole et souvenir de cette bataille qui est celle de la France.
contact: lyon-presquile@orange.fr