Un sujet brûlant

Les accords d’Evian du 18 mars 1962, mettant fin à cent trente-deux ans de colonisation de l’Algérie, stipulaient que les opérations militaires et toute action armée sur l’ensemble du territoire algérien, cesseraient le lendemain, 19 mars.

Et pourtant …

Ces accords ont mis fin à huit années de guerre. Ils prévoyaient l’arrêt des hostilités et un contrat de collaboration entre les deux pays. Mais tout a basculé ; les harkis vont être qualifiés de chiens dans leur pays pour avoir soutenu la France, poursuivi et condamnés, sans que la celle-ci lève le petit doigt pour leur apporter son soutien. Harkis et Français restés en Algérie seront pour un grand nombre d’entre eux, massacrés. Massacres inexcusables et impardonnables, exécutés au nom du FLN (Front de Libération National), qui avait besoin de la guerre pour légitimer son pouvoir sur le peuple. Pour lui, la paix n’est pas une bonne nouvelle.

C’est alors qu’il y eu une immigration massive d’algériens, et surtout de harkis, qui furent mal accueillis en France. Parqués dans des camps, ils ont développé une haine contre la France, non apaisée à ce jour, et entretenue par les générations suivantes.

Affrontements de tous bords

Dans les années 1950, alors que la France mène une politique répressive et approuve l’exécution capitale pour mater militants du FLN, l’identité française de l’Algérie fait encore la quasi-unanimité des forces politiques, mais dans la colonie française, la révolte gronde, le FLN est décidé à déclencher une insurrection armée. En novembre 1954, il déclenche une trentaine d’actions coordonnées qui provoquent plusieurs décès, mais n’émeuvent pas la France. La presse métropolitaine évoque à peine l’évènement, la « Toussaint rouge », qui aura très peu d’impact dans l’opinion française. Le ministre François Mitterrand déclarera alors « L’Algérie c’est la France, et notre pays ne reconnaitra pas chez lui d’autre autorité que la sienne ». Mais les Algériens n’en restent pas là, et clament que la politique d’assimilation est un échec, et exigent l’abolition de la colonisation, et l’indépendance nationale par la restauration de l’Etat algérien souverain, et demandent des négociations.

En 1955, la France prend conscience de la réalité, et le conflit armé va s’intensifier entre Français et Algériens, mais aussi entre Algérien pour ou contre la France, puis plus tard entre Français pour ou contre l’indépendance algérienne

Le discours du général de Gaulle du 16 septembre 1959, sur l’autodétermination du peuple algérien a marqué un tournant, car il accorde aux Algériens le soin de trancher leur propre sort. Les partisans de l’Algérie française crient à la trahison. Mais cela aboutit, le 18 mars 1962, à la signature des accord d’Evian signés entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne, qui accordent l’indépendance à l’Algérie.

Depuis soixante ans, bien qu’un projet de loi ait été voté en janvier 2022, demandant « pardon » et tentant de « réparer » les préjudices subis par les harkis et leurs familles qui ont fui l’Algérie après l’indépendance, les choses n’ont pas bougé, le sujet reste sensible, la question mémorielle est toujours existante.

contact: lyon-presquile@orange.fr

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