Cette semaine, jeudi 10 Février, a eu lieu un Conseil municipal spécial consacré exclusivement à la Zone à Faibles Emissions (ZFE), car ce sujet, pourtant capital pour les élus, a été oublié dans l’ordre du jour du conseil de fin janvier, ce dont se défendent ces derniers par la voix de Valentin Lungenstrass adjoint au maire de Lyon, en avançant que l’ordre du jour était trop chargé et qu’ils ne voulaient pas rajouter un débat qui se promettait d’être long, puisque chacun a exposé son point de vue !
Avance sur le calendrier national
Aujourd’hui la ZFE existe déjà, mais est limitée aux véhicules utilitaires, l’idée est de l’élargir aux voitures individuelles. Ainsi dès l’été 2022, les véhicules crit’air 5 et non-classés n’auront plus le droit de circuler dans la zone, c’est-à-dire que six mille voitures ne pourront plus pénétrer dans la métropole, car trop polluantes. Puis celles munies d’une vignette crit’air 4, 3 et 2, le seront progressivement d’ici 2026, alors 70% du parc automobile actuel sera chassé.

« Nous sommes favorables pour limiter la pollution, indique Pierre Oliver maire du 2e arrondissement, mais constatons que la ville va à l’encontre de ses intentions, les embouteillages augmentent du fait des restrictions de circulation, ce qui génère de la pollution ». Il y a une vraie urgence à développer les transports en commun. Pour Yasmine Bouagga maire du 1er arrondissement, la ZFE permettra d’amplifier la transition des mobilités, car la pollution est un enjeu majeur de santé publique. Il est à relever que rue des Capucins et montée Saint-Sébastien où la circulation de transit a été interdite, la pollution a diminué. D’autre part toutes les écoles souffrent d’une mauvaise qualité de l’air, la végétalisation des cours sera un plus.
Vers une ville respirable
La pollution de l’air tue en affectant massivement la santé, quarante huit mille personnes meurent chaque année en France, du fait de la mauvaise qualité de l’air. « Rester inactif est irresponsable, lance Valentin Lungenstrass, il faut sortir du diesel en mettant en place une ZFE, qui est d’ailleurs obligatoire ». La ville propose de nombreuses alternatives – transports en commun, vélo, trottinette, autopartage, covoiturage – tout en améliorant l’existant mais probablement de manière insuffisante.

Seulement, l’élimination des véhicules polluants n’est pas socialement neutre. Aussi la métropole propose-t-elle un accompagnement financier pour changer de voiture quand celle-ci est indispensable, et va-t-elle expérimenter, dans certaines conditions, la gratuité des transports en commun, afin que cette transition des mobilités se fasse de manière juste et la plus efficace possible, c’est-à-dire en intégrant les contraintes des habitants pour ne laisser personne au bord de la route. Car il est un fait que devoir acheter une voiture non polluante sera une contrainte lourde pour une grande partie de la population. Les trois quarts des véhicules en service aujourd’hui, ne pourront plus rouler dans la zone à partir de 2026. Certes cette ZFE est utile, mais plusieurs élus pensent que le calendrier est trop serré, et qu’il faudrait octroyer quelques années supplémentaires, afin que les Lyonnais, comme les pendulaires qui circuleront dans la zone, puissent anticiper leur changement de véhicule. Car si l’Etat et la Métropole, voire la Ville de Lyon accordent des aides financières, il y aura toujours un reste à charge, et se sont généralement les plus précaires qui possèdent les voitures les plus anciennes. Il faut tout faire pour qu’elles ne soient pas assignées à résidence. Il est urgent d’agir. « Soyons vigilants pour que cette ZFE ne creuse pas les inégalité sociales » lance David Souvestre conseiller municipal du 1er arrondissement, en précisant que les transports en commun sont un maillon fort de cette révolution des mobilités, et donc de la transition écologique.
Bien que la qualité de l’air se soit améliorée depuis les années 2000, il reste du chemin à faire. L’objectif est d’être à la hauteur des enjeux sanitaires, en offrant des solutions nouvelles et efficaces.
Une concertation sur le sujet qui est une phase d’écoute de la population est en cours, mais semble n’intéresser personne car il y a peu ou pas de contribution dans les arrondissements.
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